Cyclone Chido : pourquoi la catastrophe est un exemple du dérèglement climatique
Sur la BBC, la télévision publique britannique, un bandeau accroche le téléspectateur du témoignage d’un Mahorais : « On se sent abandonnés. » Là, coincée entre les Comores et Madagascar, à 1 400 km d’une île de La Réunion utilisée en soutien, l’île de Mayotte pleure ses morts qu’on ne dénombre pas encore et interroge. Comment la France, septième puissance économique mondiale, a-t-elle pu se retrouver dans une situation aussi dramatique, semblant ne pas avoir été préparée à affronter les vents du cyclone Chido ? Telle est la petite musique que l’on commence à entendre à gauche.
Pour le député La France insoumise des Bouches-du-Rhône, Manuel Bompard, les rafales ne sont pas les seules coupables. « Ce cyclone a frappé un territoire abandonné par l’État depuis des années », pointe-t-il sur la matinale de TF1, lundi. « Il faut faire en sorte qu’il y ait une aide d’urgence mais cela ne suffira pas, il faut des aides plus structurelles pour faire en sorte que Mayotte sorte de cette situation d’abandon dans laquelle elle est plongée depuis des années. » Sur X, la députée européenne Les Écologistes Marie Toussaint déplore le désastre et accuse : « Voilà le résultat de l’abandon de Mayotte par L’État et du manque de préparation face aux catastrophes naturelles. Les inégalités climatiques tuent. »
Une vulnérabilité connue
La vulnérabilité de Mayotte est pourtant bien connue. Une commission d’enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d’Outre-mer publiait fin mai un état des lieux et pointait les conséquences du réchauffement climatique : « La latitude où sont observés actuellement les maximums d’intensité cyclonique devrait migrer vers le Sud ; ce qui signifierait un risque accru de cyclone d’extrême intensité à La Réunion, Mayotte et Maurice. » Il n’aura pas fallu un an pour que les prédictions des députés se vérifient. D’autant, qu’au contraire de sa lointaine voisine La Réunion, Mayotte ne possède pas de culture cyclonique.
À cela, il faut ajouter une population vivant principalement dans des habitats précaires. Un tiers des 320 000 habitants de l’île y vivrait, mais cette population pourrait être encore plus élevée. À flancs de collines, les bangas faits de tôles ondulées, ont été soufflés d’une traite par les vents de plus de 220 km/h enregistrés.
Source : DNA