Le leader de Reform UK qualifie l’accord sur les Chagos de "pourri"
Nigel Farage, leader de Reform UK, a dénoncé l'accord visant
à céder l'archipel des Chagos à Maurice, le qualifiant de "pourri".
Il affirme que l'équipe de l'ancien président américain Donald Trump est
"choquée" par cet arrangement et a exigé l'organisation d'un
référendum pour permettre aux habitants des Chagos de décider de l'avenir de
leur territoire.
Nigel Farage a appelé les ministres britanniques à consulter
les Chagossiens sur la question, rejoignant ainsi d'autres députés de
l'opposition pour exprimer leurs préoccupations sur la décision de céder la
souveraineté britannique à Maurice. Selon le journal britannique The Telegraph, il a également invoqué
ses liens avec l'équipe de Donald Trump pour critiquer l'accord.
Cette déclaration survient alors que le nouveau Premier
ministre mauricien, Navin Ramgoolam, demande un examen indépendant du projet
d'accord.
Empêcher
l’influence chinoise
Répondant à une question urgente à la Chambre des communes,
Luke Pollard, ministre de la Défense, a affirmé que l'accord était
"largement soutenu" par les États-Unis et qu'il garantissait l'avenir
de la base militaire conjointe américano-britannique de Diego Garcia.
Il a précisé que des mesures de protection seraient mises en
place pour empêcher la Chine d'étendre son influence dans la région.
Un accord
contesté
À la Chambre, Nigel Farage a déclaré :
« L'idée que cet accord bénéficie du soutien de
l'administration américaine est une illusion. Joe Biden est sur le départ, et
beaucoup estiment qu'il est déjà hors course.
"Des responsables et conseillers de haut niveau de la
future administration républicaine m'ont confié leur choc face à cet accord.
Ils savent que cet arrangement ne tiendra pas, tout comme l'accord entre la
Chine et le Royaume-Uni sur Hong Kong n'a pas tenu.
"Cet accord est pourri pour le Royaume-Uni, pour les
États-Unis et, plus encore, pour les Chagossiens. Si vous défendez si fermement
le droit des habitants des Malouines à décider de leur avenir, pourquoi ne pas
offrir le même droit aux Chagossiens ?"
Nigel Farage a appelé à un référendum pour déterminer la
souveraineté des îles Chagos.
Le soutien à
l’accord
Luke Pollard a défendu l'accord, soulignant qu'il offrait
des garanties robustes pour l'avenir de la base militaire et que son adoption
avait suivi un processus rigoureux d'évaluation par les États-Unis et d'autres
alliés.
Il a ajouté : « Cet accord garantit le bon fonctionnement
d'une installation conjointe à Diego Garcia pour les décennies à venir, tout en
empêchant toute puissance étrangère, comme la Chine, de s'établir sur les îles
extérieures. La base sera ainsi sécurisée et incontestée pour la première fois
en 50 ans. »
Appels à
suspendre l’accord
James Cartlidge, secrétaire d'État à la Défense de l'ombre,
a demandé la suspension de l'accord jusqu'à l'investiture de Donald Trump,
affirmant :
« À défaut d'annuler cet accord, le gouvernement pourrait au
moins retarder toute ratification jusqu'à ce que la nouvelle administration
américaine soit en place et que l'examen du gouvernement mauricien soit
terminé. »
Une histoire
de luttes
Les Chagossiens ont été expulsés de leur archipel en 1973
pour permettre l'installation de la base militaire. Cette expulsion reste l'une
des pages les plus sombres de l'histoire coloniale britannique. Depuis, les
Chagossiens n'ont cessé de réclamer leur droit de retour sur les îles.
La Cour internationale de Justice a déjà statué que
l'administration britannique du territoire était "illégale" et devait
prendre fin.