Pride : Qu'est-ce que le mois des fiertés ?





Tous les ans pendant le mois de juin, le monde s’habille d’un arc-en-ciel et célèbre le mois des fiertés. Mais de quoi faut-il être fier au juste ? Pour ceux qui ne le savent pas encore, la Pride (fierté en anglais) est une célébration des *communautés LGBTQ+* mais surtout, une occasion de rappeler que *le combat pour l’égalité* n’est pas encore gagné. Autrefois appelée *Gay Pride*, elle a été raccourcie afin d’englober toutes les orientations sexuelles en-dehors de l’hétérosexualité. Et si de nombreuses personnes Queers et alliés défilent chaque année dans la bonne humeur, peu savent vraiment d’où vient la *Pride* !
L'histoire de la Pride
Elle fait suite aux *émeutes de Stonewall* aux Etats-Unis en 1969 lorsqu’un groupe de personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres se rebellèrent contre les forces de police venues faire une descente au Stonewall Inn, un bar gay de New York. Peu de gens le savent mais la *Pride* a été initiée par trois femmes noires (dont deux sont des personnes transgenres) : *Marsha P. Johnson, Stormé DeLarverie et Sylvia Rivera*.
Le 28 juin 1970, un an après *les émeutes de Stonewall*, *Brenda Howard* organise *la première Marche des Fiertés*, autrefois appelée la *Christopher Street Liberation Parade* à New York. En Europe, la première *“Gay Pride”* a lieu le 29 avril 1972 à Münster en Allemagne et a réuni plus de 200 personnes.
Pourquoi la Marche des Fiertés est-elle encore nécessaire ?
Plus de 50 ans après *les émeutes de Stonewall*, chaque année au mois de juin, les organismes de défenses pour les droits des personnes LGBTQ+ continuent d’organiser la *Pride*. Si beaucoup pense encore que la manifestation est inutile puisque l’homosexualité est plutôt bien acceptée dans nos sociétés occidentales, ce n’est pas si simple que cela. De la même manière que le féminisme, la lutte pour l’égalité a encore du chemin à faire.
*La Marche des Fiertés* est à la fois un devoir de mémoire pour honorer les discriminations passées et un combat pour faire disparaître ceux qui continuent de les subir. Chaque jour, dans le monde entier, des personnes *Queers* sont persécutées, violentées, discriminées… *L’organisme SOS Homophobie* est unanime : on n’en a pas fini avec l’homophobie ! Dans son rapport 2023 publié le 16 mai dernier, l’association a recensé 184 cas d’agressions physiques, soit une agression physique tous les deux jours, ce qui constitue une hausse de 28% par rapport à 2021. On constate que es victimes sont principalement des hommes, dans des lieux publics (38% des cas). Ils relatent avoir fait l’objet dans la grande majorité de coups et blessures, mais aussi de crachats ou encore de jets d’objets.
En parallèle, le nombre de cas de transphobies a augmenté de 27 % en 2022 par rapport à 2021. De façon plus générale, SOS homophobie note une augmentation de 5% des situations LGBTphobes en France, le plus souvent sur internet, puis dans des commerces et enfin dans les lieux publics. Dans plus de la moitié (52%) des cas, il s’agit de violences visant les hommes gays.
Toutes les informations sont à retrouver sur le site www.sos-homophobie.org.
Ainsi, la *Pride* est une réunion festive réunissant les plus grands acteurs de la *sphère LGBTQ+* pour montrer que le combat continue et qu’aucune personne *Queer* n’a à se battre seule. Cette célébration dans la joie et la bonne humeur porte un autre message : malgré l’homophobie et la transphobie, la *communauté LGBTQ+* continuera de s’affirmer et de lutter pour le droit d’être qui elle est, sans contrainte.
C'est quoi LGBTQIA+ ?
Lesbienne, Gay, Bisexuel(le)… Et après on est un peu perdu ! Voici la *signification des abréviations LGBTQIA+* !
L: Lesbienne.
G: Gay.
B: Bisexuel.
T: Transgenre.
Q: Queer.
I: Intersexe.
A: Asexuel.
+: pour tous les autres comme les Pansexuels, les Questionnings (ceux qui ne savent pas encore où se situer), les personnes transsexuelles ou non-binaires… Et les alliés, qui, s’ils ne font pas partie de la communauté, sont un maillon indispensable de la chaîne pour faire évoluer les mentalités.
*Comment être un bon allié de la communauté LGBTQ+ ?*
Si vous n’êtes pas *Queer* (c’est-à-dire, que vous ne vous considérez comme rien d’autre qu’une personne cisgenre hétérosexuelle), mais que vous souhaitez activement apporter votre soutien aux personnes encore discriminées pour leur orientation sexuelle, vous êtes un allié.
*Voici comment être un bon allié de la communauté LGBTQ+ :*
* *S’informer* : la première chose est de mettre à jour ses connaissances en matière de droit et d’égalité.
* *Déconstruire sa pensée* : fini les blagues homophobes “juste pour rire” même si on ne le pense pas. Ces blagues contribuent à maintenir à perpétuer les stéréotypes qui alimentent l’homophobie.
* *Ecouter* : oui, être hétérosexuel est un véritable privilège dans la société d’aujourd’hui. Pour comprendre ce que vivent les personnes issues des minorités, il faut d’abord apprendre à les écouter et à accepter que notre ressenti de personnes privilégiées n’ait rien à voir avec la réalité de leur quotidien.
* *Défendre* : vous êtes témoin d’un acte homophobe au travail, dans les transports, dans la famille… insurgez-vous ! La plupart des homophobes ne s’attendent pas à être remis à leur place. Réduisez leur parole à néant, montrez votre soutien aux discriminés.
* *Soutenir* : aller voir un film queer, soutenir un commerce tenu par une personne transsexuelle, grossir les rangs de la Pride… ce sont parfois les petites choses qui peuvent tout changer !
* *Relayer les informations* : sur les réseaux sociaux, dans la presse, par le bouche à oreille… parlez des sujets qui méritent que l’on se penche dessus ! La prise de conscience de vos amis se fera peut-être grâce à un repost sur Instagram.
* *Laisser la parole aux concernés* : “oui mais moi je” ne devrait plus sortir de votre bouche lorsque le combat ne vous concerne pas. En matière de discrimination, il faut savoir laisser parler les personnes concernées et soutenir leurs propos sans tout ramener à soi.
* *Respecter la vie privée* : “qui fait l’homme ?”, “comment tu l’as dit à tes parents ?”, “est-ce que tu t’es fait opérer en bas ?”… mis à part si on vous a invité à en parler, ne posez pas de questions indiscrètes à une personne Queer que vous ne poseriez pas à un.e hétéro !
* *Ne pas “OUTer” vos proches* : vous avez appris qu’un collègue est gay ? Ce n’est pas à vous à faire son coming-out à tout le bureau. Cela vaut aussi dans votre famille : votre cousine n’est peut-être pas prête à annoncer à ses parents qu’elle est en couple avec une autre femme !
Il existe encore de nombreuses manières d’être un bon allié LGBTQ+. Vous pouvez les retrouver sur les sites spécialisés comme Roseaux.co ou encore la fondation Emergence !
Source : Stylight
S.J